Elle avait eu son chat! Un large sourire éclaira le beau visage de Maeva et c'est avec joie qu'elle remit la somme due pour prendre le petit chaton noir dans ses bras. Celui-ci se mit à ronronner, ses petites griffes firent un doux massage sur la tunique verte de la guérisseuse.

-Comme tu es mignon, toi...souffla-t-elle pleine adoration en lui donner un baiser sur le front. Le chaton ronronna de plus bel, puis sans crier gare, il lui urina dessus. Non, mais...

C'est alors que la petite boule de poile émit un étrange ronronnement proche du rire, ce qui rendit alors soucieuse la druidesse. Elle se demanda soudain si elle avait bien fait d'acheter cet animal, qui avait une étrange lueur dans ses yeux verts qui la fixaient. Un peu perturbée, elle en avait oublié la suite des enchères, dont c'était déroulé une compétition serrée entre Bryan et un homme qu'elle ne connaissait pas. La guérisseuse hésita alors d'acheter d'autres articles, mais voilà que la sorcière présenta un bizarre de chapeau noir, qui aurait supposément le pouvoir de séduire n'importe qui. Maeva en n'avait pas besoin, mais elle fut curieuse d'essayer:

-25 statères ici!

Il lui restait suffisamment d'argent pour miser sur cet article. D'ailleurs les sommes n'étaient pas très élevées, ce qui était en soi, intéressant comme enchères.

J'avais eu mon fouet, là, je voulais avoir ce baril. J'adorais la bière et je dois vous avouez que de la bière à la citrouille, je n'ai jamais goûté. Le prix était modique, sauf si bien sûr, d'autres osaient enchérir. Sentant qu'il y aurait des compétiteurs coriaces dans cette foule emballée, je m'exclamais de ma voix tonnante qui fit frémir plus d'un:


-Eh la belle, je mise 40 sesterces sur ce baril!

Eh oui, ça valait la peine, et ma bourse pleine pouvait me le permette. Je jetais alors un coup d'oeil encore une fois à l'autre type qui m'avait pris la lame rétractable que je convoitais pour l'offrir à Khazina. Ma main se posa imperceptiblement sur le pommeau de mon arme, j'avais presque envie d'utiliser la menace pour l'empêcher d'émettre un prix élevé. Je sais, c'était de la triche, mais n'étais-je pas un pirate? Je devais resté intègre avec moi-même.

Bryan était un grand amateur d'alcool, il aimait autant la cervoise, le vin que la bière fraiche. Alors là! Un baril de bière à la citrouille? Sucré en plus? Ah non, il ne pouvait laissé passé ça. Et voilà que le pirate se fit entendre! Décidément, les deux hommes convoitaient sans cesse la même chose, s'en était exaspérant. Mi-figue mi-raisin, l'espion se fit à nouveau un compétiteur féroce:


-45 statères! Dit-il sans se douter des mauvaises intentions du pirate. 

À nouveau, les gemmes d'ambre confrontèrent les saphirs qui le fixaient, il y lut alors une menace. Se tendant, sa main se posa sur son épée, près à des représailles, si jamais il gagnait cette enchère. Sans perdre du regard l'étranger, il resta attentif à la décision de la sorcière, qui semblait très friande de la confrontation entre les deux hommes. Il fallait il y avait quelque chose d'excitant dans ses enchères, surtout que là, cela promettait un peu d'action.

Il avait eu la fiole de sang vampirique, mais il ne comptait pas l'utiliser tout de suite, il tenait à ce que sa Vivianne soit là. Son esprit s'était évadé un peu, s'imaginant toutes les choses érotiques et délicieuses qu'il allait pouvoir faire avec elle, puis soudain un mot attira son attention. Bière...ohohoh! Il adorait la bière! À la citrouille? Oh làlàlà Par Taranis, il ne voulait pas manquer ça! Quoi? 45 statères?? Il était fou ce loup! Ah tant pis...

-50 statères!

Eh oui! La victoire devait cette fois-ci appartenir aux ainés! Il jeta un regard méfiant à Bryan, puis à l'autre homme, un barbare de la pire espèce. Ah non, cette bière allait lui revenir coûte que coûte! Il s'imaginait déjà en siroter avec son épouse après un ébat haut en couleur et en sensation. Oh oui, que le tout sera délicieux et en plus, il s'agissait d'un baril. Ce n'était pas cher payé pour une bière de cette qualité, il allait se régaler.

J'avais commencé à m'avancer vers ce bougre, mais voilà qu'un vieillard nous avait devancé! Diantre! Je  m'arrêtais net, lui jetant un regard mauvais, tandis que Nout émit une protestation d'impatience.

-Ouais...ouais...on s'en va!

Moi même j'en avais marre de cette foule, je m'apprêtais à tourner les talons quand soudain l'étrange femme parla d'un dernier article. Un quoi? Un Élixir d'oeils de basilic? Je levais un sourcil, intrigué par la bouteille remplit de yeux, puis je fis une grimace de dégoût. Qui voudrait boire cette cochonnerie? Certainement pas moi...quoique...j'avais tendance à me vautrer dans des situations épineuses avec mes pillages. Hum...et pis merde:


-20 sesterces!

J'espérais que son truc fonctionnait, parce que moi, je ne voulais pas m'empoissonner avec! Rien ne me disait aussi que le fouet que j'avais acheté avait appartenu à une vraie succube. Curieux, j'y portait ma main sans me brûler. Hum...j'allais devoir l'essayer sur quelqu'un. Pourquoi pas ce type qui me faisait chier depuis le début?

Sacré Myrddin! Je lui lançais un regard irrité. Depuis quand que les druides buvaient de l'alcool et achetaient des fioles de sang de vampire? Sa vieillesse devait y être pour quelque chose. Sur cette pensée, Bryan eut un regard moqueur envers son vieux compagnon, puis il soupira, fatigué. Il était temps d'y aller, mais voilà, il fut surpris d'entendre le dernier item. Un élixir d'oeils de basilic? Il eut un regard sceptique concernant son pouvoir, puis il se dit que cela allait lui être sûrement utile, surtout s'ils perdaient durant le siège de Gergovie. La défaite le rendrait prisonnier des Romains, alors mieux valait avoir tout en main pour s'échapper. Encore une fois, le pirate misa le premier, le loup noir renchéri: 

-25 statères, ici!

Et cette fois, c'est lui qui allait l'avoir, il était prêt à se battre pour l'obtenir. Il avait bien lu l'hostilité dans les yeux perçants du barbare, il se demanda alors qu'est-ce qu'il pouvait bien faire là. N'avait-il pas des navires à piller? Car oui, Bryan était convaincu qu'il s'agissait bien d'un pirate. À son allure, c'était l'évidence.