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D'émeraude et de jade [PV : Maeva

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Message  Invité Lun 16 Sep - 11:04

Je faisais un rêve doux et merveilleux dont je fus brutalement extirpée par Sophia, mon esclave favorite. Il était déjà l'après-midi et je paressais longuement dans mon lit sans attendre de visite, voir-même n'en espérant aucune. Badreh, ma professeure, me l'avait bien reproché, et me répétait que si je me laissais aller aussi longtemps, je finirais comme une grosse larve bonne à rien. Je ne la croyais pas, ce n'est pas pour quelques jours de paresse que je deviendrai instantanément médiocre et que plus personne ne voudrait me voir. De toutes façons, quoique je fasse, quoique j'exige, j'étais encore sollicitée. Elle voulait m'inquiéter pour je ne sais quelle raison, néanmoins ça ne prenait pas. Par contre, l'intrusion surprise de Sophia eut beaucoup plus d'effet. Elle était déjà coiffée et habillée, une missive entre les mains. Assise sur mon lit, elle m'avait gentiment secouée, déballant d'une voix inquiète :

« Marianthe, gentille Maîtresse, tu dois te réveiller ! Tu as un rendez-vous dans deux heures, ça fait déjà trois fois que tu me dis de te laisser dormir.
- Alors quatre ne serait pas de tr...
- Badreh te rappelle que c'est urgent tu dois proposer tes idées de décoration à Hector et il doit te présenter à ce jeune sculpteur, Denyo...
- Oh oui, ce joli brun...
dis-je en m'étirant, laissant une de mes mains s'attarder sur la chevelure de Sophia. Je le veux... »

Comme mon regard se perdait dans les fantasmes, je ne vis pas immédiatement la mine renfrognée de Sophia, la jalousie fardant sa face. Pour vous l'introduire, elle me fut offerte par un de mes frères, qui l'avait achetée pour presque rien. Il l'avait eue malade et affaiblie, et elle avait refusé de se nourrir. Il refusa qu'on la torture ou la batte, comprenant qu'elle ne ferait que succomber à la douleur et ne serait plus qu'une perte définitive, tout juste bonne à être mangée par les porcs. Pour ces raisons, il préféra me l'offrir, comptant sur mes bons soins et ma patience pour la remettre sur pieds. Je ne sais quelle corde je fis raisonner en elle pour qu'elle accepte de se sustenter et de voir un médecin, j'eus pourtant bien moins de mal à communiquer avec elle malgré la barrière des langues. Elle se présenta à moi avec un nom compliqué, grâce à ses bases en lydien nous pûmes progressivement avoir de bons échanges et elle proposa d'être appelée Sophia. Elle n'a jamais voulu me confier toute son identité, bien que je devinai facilement qu'elle a du officier dans un grand palais ou pour des gens très important par rapport à son niveau de culture et ses belles manières, travaillant probablement pour la femme d'un homme influent. Elle se soumit facilement à moi avant de figurer sur la liste de mes amantes.

Mes rêveries prirent fin à l'instant où elle dégagea ma main, la rabattant doucement vers moi. Vraiment, quel réveil si brusque ! Il y a quelques minutes, j'étais prise dans un songe doucereux, et maintenant me voici cruellement secouée ! Suite à cela, je sortis de mon lit, prenant la lettre que la belle esclave me tendait au même moment. C'était un bon de livraison, dont l'émetteur était mon frère et beau-fils Aleksios.

« Anthy,

Tu trouveras dans ce coffrets les douceurs qu'Ambrose et moi aurions aimé t'offrir quand tu es venue nous voir. Nous nous sommes réconciliés entre nous et nous voulons nous réconcilier avec toi.
»

Je ne lus pas tout de suite la fin de la lettre, me précipitant comme une enfant en direction des cuisines après l'indication de Sophia. Toute enjouée et mal apprêtée, mes serviteurs détournaient le regard par respect et attendirent que je sois hors de vue pour reprendre leurs activités. J'ouvris le coffret en bois sans m'attarder sur les décorations, défaisant soigneusement le tissus de laine qui protégeaient le colis. Dans des pots en terre cuites, j'y trouvai des confitures de grenades au poivre, des pâtes de fruits parfumés aux épices et des pâtes d'amande. Je soupirais de joie et m'émerveillais à chaque met tenu dans ma main. Ma favorite me rejoint, à peine fut-elle là que je l'intimais de reprendre la lecture.

« Anthy,

Tu trouveras dans ce coffrets les douceurs qu'Ambrose et moi aurions aimé t'offrir quand tu es venue nous voir. Nous nous sommes réconciliés entre nous et nous voulons nous réconcilier avec toi.

J'ai une faveur à te demander. J'ai appris que ce cher Hector se rend sur les terres celtiques prochainement. J'y ai déjà mon logement et vous y invite tous les deux. Bien sûr, il sera question d'affaires importantes en plus de vous proposer quelques vacances.

En t'embrassant,
Aleksios.
»

Pas très concentrée, je dégustais déjà la pâte d'amande avec des soupirs de bien être.

Je me remémorais cette journée, celle qui avait été le début de ce voyage, pendant que nous atteignions le climat frais de la mer celtique. Par la suite, vous vous doutez bien que je n'eus aucun mal à prendre en charge la décoration de la maison d'hiver d'Hector et j'acceptai avec plaisir de poser pour le jeune inconnu, talentueux en dépit de ses dix-huit ans. Si la question se pose, j'ai bien sûr arrangé un rendez-vous entre mon protecteur et mon frère. Les deux hommes ont en commun le sens du commerce et ont souvent été dans les mêmes partenariats pour lancer des entreprises. Les romains belliqueux n'ont pas freiné leur ardeur à découvrir de nouveaux produits et de nouveaux clients. Ils ont aussi été amants il fut un temps, d'ailleurs c'est grâce à Aleksios que Hector a pu me rencontrer, sollicitant auprès de lui une simple entrevue.

J'apprécie grandement Hector, et beaucoup pensent notre relation inconcevable. Je vois en lui un homme généreux et soucieux, simple, à l'âme poétique. Il a encouragé beaucoup d'artistes par son influences et sa coopération. Il n'était pas excellent au collège, bien qu'aujourd'hui il désire faire de la politique. Il travaille davantage son image populaire en faisant des dons aux pauvres et en investissant dans les bâtiments publiques, par bonté de cœur et également par stratégie. Il a reçu des honneurs pour avoir, autrefois, combattu les romains. C'était une grâce à double tranchant, puisqu'il fut émasculé durant le combat. C'est une chance qu'il put y survivre dans ce carnage, il fut ensuite autorisé à regagner sa résidence car dans l'incapacité de se battre. L'histoire dit qu'il fit plusieurs morts avant d'être assailli par cinq homme, dont l'un d'eux se chargea de l'ultime humiliation. Désormais, il ne peut procréer ou même avoir des rapports sexuels. Il fut raillé, sa femme le quitta avec ses enfants, et il vécut de longues années de solitudes avant de rencontrer mes frères (à ce moments là c'étaient encore mes frères).

Le voyage auprès de lui fut agréable, je n'avais plus le mal de mer, et quand cela me prenait il me faisait la lecture pour me divertir ou faisaient jouer du luth pour m'apaiser. Ces deux semaines en mer à ses côtés furent délicieuses, je me délectais de sa présence et profitais de son intelligence comme il profitait de mes soins, c'est à dire sans malveillance. Nous arrivâmes à bon port et nous fûmes chaudement accueillis par Aleksios. Ma favorite se chargeait de ranger mes bagages et de s'occuper de mon chat pendant qu'on nous installait dans le salon. Sa maison souffrait la forte comparaison de ma jolie villa de Mytilène, j'espérais que les maisons celtes n'étaient pas toutes aussi rustiques. Une fois assiégé dans un sofa terne mais moelleux, il nous raconta des légendes sur les terres où nous avions amarré, l'attitude si différente des barbares (note de l'auteure : ici utilisé au sens étranger). Il trouvait les femmes plus fortes et indépendantes, plus indépendantes même que celles de mon rang, alors que je me trouvais déjà bien avancée par rapport à mes consœurs. Je n'en dis rien, je ne voulais qu'il me fasse honte en me rappelant que sans mes mécènes et mes domestiques, j'aurais du mal à m'en sortir. En plus, je perdais le fil de la discussion, j'entendais seulement une histoire de festivités à venir et d'heureuses retrouvailles avec Ambrose.

Il fut organisé pour nous toute une après-midi et une nuit de banquet dès le lendemain pour une trentaine de personne. Bien sûr, j'étais lasse mais la musique et les plats délicieux ravissaient mon humeur. J'accompagnais gaiement Hector, pour qui je portais une robe aux voilages chatoyants. Les bijoux m'étaient offerts par notre hôte, ainsi les fibules assuraient des plissés élégants pour mon vêtements et les pendants de corail mettaient ma gorge en valeur. Je prenais plaisir à voir les invités se réjouir à ma vue, mais les yeux d'Hector étaient, ce soir, mes miroirs favoris. On découvrit des musiques et des danses celtiques qui se mêlaient parfois aux sonorités grecques pour se faire entendre ou nous faire danser. L'alcool et la joie donnaient le bon rythme, jusqu'au moment où Aleksios me prit à mon cavalier. Ivre, il devenait déplaisant. Je le détestais beaucoup dans cet état. Il parvint à nous isoler des autres convives dans une anti-chambre et forçait pour m'embrasser les lèvres, le cou, et la poitrine à travers ma robe.

« Idiot ! Lâche-moi avant de te ridiculiser ! »

J'eus beau le frapper et le repousser, il ne s'arrêtait pas. Hector intervint, furieux, avec un de ses esclaves qui servaient en général à sa protection. Ils réussirent à nous séparer, hélas ils ne purent réprimer leur colère, surtout Aleksios qui chargea le premier. J'étais soufflée, très, très énervée, même si cela ne se voyait pas sur mon visage. Je chargeai l'esclave d'intervenir, seulement Aleksios profita de ce temps calme pour lui prendre sa dague longue et planter son rival. Il s'en fallut de peu pour qu'il soit touché à la poitrine, mais la lame atteint les côtes. Tout allait très vite ; je manquais de m'évanouir, si peu encline à tant de violence, l'esclave maîtrisa Aleksios, Hector s'assit lentement, et je m'assis à ses côtés, pleine de rage d'inquiétude, avec quelques larmes discrètes. Mon beau fils reprit ses esprit après son acte imbécile, se confondant en excuses, l'air effrayé. Il soufflait, parlait vite, réfléchissant à voix haute.

« C'est bon je sais ! Il y a une guérisseuse ! Je vais la chercher tout de suite ! »

Sur ses mots, il s'excusa encore et faillit partir.

« Tu en as assez fait comme ça ! Tu n'es qu'un ivrogne, un vilain bâtard ! Fais toi accompagner par quelqu'un de sobre et ne te perds pas, ou ne reviens jamais ! dis-je d'une voix claire.
- Je te promets Hector, je vais revenir avec la meilleure soigneuse, crois moi, tu seras vite guéri ! »

Finalement, il fut seulement envoyé quelqu'un de sobre, un musicien celte qui connaissait cette femme, car Aleksios s'était évanoui. La fête continuait pendant que quelques domestiques discrets préparait des pansements et toutes ces choses que je ne connais pas qui peuvent être utiles aux soins. L'esclave d'Hector avait de meilleurs gestes que moi, il l'aida à s'allonger sur le sol avant d'assurer des soins sommaires en attendant la prétendue guérisseuse. Mon cœur se tordait chaque fois que mon gentil mécène grimaçait de douleur, mais je restais agenouillée à ses côtés et essayais de converser avec lui pour qu'il ne perde pas connaissance. Je devenais de plus en plus blême, faisant tout pour ignorer le sang qui s'écoulait.

Enfin, après un temps qui me parut trop long, fut annoncée la guérisseuse Maeva. Les yeux rougis, je tournais mon visage vers le siens, croisant immédiatement ses sublimes yeux verts, allant vers elle comme vers ma sauveuse. Retenant un sanglot, car ce n'était pas utile de pleurer, je dis vite (en grecque) :

« Par pitié, faites ce que vous devez faire, nous sommes tous ici à votre disposition. »

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Message  Maeva Mar 17 Sep - 15:23

Le vent soufflant dans ses cheveux, une boucle brune vient caresser sa joue hâlée, tandis que son regard vert était perdu au-delà du rivage. Les vagues éclaboussaient de leur écume blanche la coque des navires, Maeva ferma les yeux pour les écouter caresser la base du quai où elle était assise. Une des choses qu'elle avait appris de ce long voyage c'est qu'elle aimait le chant de la mer, douce mélodie qui la faisait rêvé. Soupirant, la dame blanche baissa la tête et ouvrit doucement les yeux, son doux sourire s'affaissa pour laisser place à un air mélancolique. La dernière fois qu'elle était venue à ce port, c'était avec Ambiorix, à titre officielle de guérisseuse et de favorite. Elle l'avait suivit pendant deux mois, chevauchant à ses côtés, menant ses guerriers d'Oppidum à Oppidum, de pays en pays, fuyant les Romains et amenant de l'espoir par sa seule présence. Ambiorix...elle avait beau faire, son coeur ne pouvait l'oublier, même après tout ce temps. Éternelle chanson de regret et de tristesse, elle releva ses yeux émeraudes vers l'horizon tout en se demandant s'il pensait encore à elle et s'il lui en voulait de l'avoir quitter sans un dernier adieu. Il ne l'aurait à coup sûr jamais laisser partir, c'était pour cela qu'elle s'était enfuit de son emprise royale, vouloir goûter à nouveau à son indépendance, lui prouver qu'elle était forte, sans lui. C'est ainsi qu'elle avait chevauché Perce-neige à travers l'Armorique, trouvant refuge ici et là, tout en soignant ceux dans le besoin.

C'était la première fois de sa vie que la jeune femme osait être une Dame blanche à part entière, sans attache, sans maison, telle une nomade apportant soins et guérisons. Elle avait apprit à aimer cette vie, bien qu'elle regrettait sa chaumière dans la forêt d'Ardenne, qui devait être en ruine à présent. Se souvenant du ravage qu'avait provoqué les Romains sous leur sciage, elle soupira profondément, le coeur gros. Jamais elle ne reverrait sa maison, les gens qu'elle avait aimé, tout cela appartenait au passé. Si Maeva en avait voulu à Ambiorix de l'avoir forcé à l'accompagner, elle comprenait maintenant qu'il  avait voulu son bien. Le Roi des Éburons l'avait sauvé en quelque sorte, tout en lui faisant découvrir la vie, la passion, l'aventure...


- Je t'envois ma lumière, mon Roi...j'espère que tu vas bien, que tu es en sécurité, mais je dois continuer mon chemin. Sans toi... Murmura-t-elle la gorge serrée, son regard limpide se remplit de larmes. C'était les mots qu'elle aurait voulu lui dire avant de partir, mais la jeune femme était certaine qu'il l'aurait retenu. Était-elle prête à pardonner ses infidélités? À l'oublier? Non, mais cette parole lui apporta un peu de lumière dans son propre coeur meurtrie. Le vent frais la fit frissonner, elle resserra son châle de laine autour de ses épaules tout en se relevant avec grâce. Malgré sa robe simple, d'un vert sombre, Maeva était de ces beautés qui n'avaient pas besoin de  parures pour briller. Les seuls biens de luxe qu'elle possédait était une robe de bal et un bijou, offert par Ambiorix, mais elle les gardait précieusement dans son sac de voyage. Sinon, la couleur de ses yeux étaient vraiment son seul et unique joyau, rehaussé par sa crinière brune tombant en bas de ses reins. En soi, elle était belle sans fard, dans la plus délicieuse des simplicités.

 C'est ainsi qu'elle se présenta à ce fameux banquet quand un barde de sa connaissance était venu la quérir à son retour du quai. Cela faisait à peine quatre jours qu'elle avait fait halte au Port Corbilo que déjà sa réputation de guérisseuse s'était fait connaitre. Il fallait dire que les marins et les voyageurs se soignaient pour la plupart qu'avec de la cervoise ou du vin et recousait grossièrement leurs plaies, utilisant pour seule désinfection de l'eau salée. Une guérisseuse était donc considérée comme quelque chose de précieux et d'indispensable pour bien des gens de ce port, Maeva n'avait  pas manqué d'ouvrage. C'est ainsi qu'à la nuit tombée, elle avait suivi Loan vers les festivités organisées en l'honneur d'étrangers provenant d'un très lointain pays nommé la Grèce. À l'instant où Maeva entra, elle eut une pointe au coeur en voyant tous ses invités dansés au rythme de la musique du pays, cela lui rappelait douloureusement les banquets auquel elle avait assisté auprès d'Ambiorix. À l'époque, elle se pavanait à son bras comme sa reine, vêtu des plus beaux atours qu'une Celte pouvait porter. Et pourtant, si elle s'était cru bien parée, ce n'était rien à comparer à la magnifique femme qui se précipita vers elle. Blonde de cheveux, l'étrangère portait des bijoux venant mettre en valeur sa gorge de cygne, sa robe élégante était fait du tissus le plus fin. Jamais Maeva n'avait vu de femme aussi belle; ses yeux, bien que rougis par ses pleurs, avaient la couleur du jade, brillant de milles passions. Même l'inquiétude n'arrivait pas enlaidir ses traits fins, au contraire, elle la rendait que plus émouvante. En soi, cette Grecque était divine, la guérisseuse en fut secrètement très troublée. C'est alors que la voix claire de l'inconnue lui parla dans une langue harmonieuse, mais malheureusement, elle n'en comprit un traite de mots. Comprenant, Loan, traduit en celte:

-Tu dois guérir le blessé, nous sommes à ta disposition. 


Reprenant son sang-froid, Maeva chassa le trouble étrange que lui avait fait vivre la Grecque et porta son attention sur le blessé. Il était très pâle, le sang avait coulé abondamment. En Belge, la guérisseuse dit en venant toucher doucement la joue d'Hector:


-Explique-moi ce qui s'est passé.
Son regard émeraude se leva vers le barde qui lui expliqua rapidement l'attaque qu'avait subit le mécène de Marianthe. Sans un regard pour elle, Maeva se pencha vers la blessure dont les pansements ne suffisaient  à arrêter l'hémorragie. Acquiesçant gravement, la Dame blanche plongea ses yeux dans ceux de la courtisane en disant d'une voix calme:

-Loan, traduit pour moi. Il a perdu beaucoup de sang, nous ne pouvons le déplacer au risque d'empirer sa blessure. Je vais recoudre sa plaie ici. Ordonner à vos servantes de faire chauffer de l'eau et de préparer du bouillon de boeuf. Je m'occupe du reste. 


Sans autre mot, elle ouvrit sa trousse de soins pour y sortir du fil, une aiguille en os et un de ses pommades qu'elle avait fabriqué. Celle-ci avait été fabriqué à base de miel, d'ail, de thym et de consoude servant à la fois pour cicatriser, mais aussi pour prévenir l'infection. Sans plus attendre, Maeva épongea la blessure en expliquant doucement dans sa langue natale:

-Ne vous en faite pas, vous allez survivre. Cela va être un peu  douloureux, mais après, vous irez mieux. 

Le magnifique regard émeraude soutint celui du blessé, elle lui fit un sourire rassurant puis tendit la main vers une servante qui apporta de l'eau chaude.


-Remplissez cette tasse de cette eau chaude et donnez la moi.Trempez-y aussi ses pansements. j'en aurais besoin pour toute à l'heure. 

Loan traduit à nouveau, la servante s'exécuta sans hésiter. Maeva délaissa un court instant son patient pour faire infuser des herbes dans la dite tasse, puis elle revient vers lui pour le faire humer la fumée.

-Respirer...lentement...chuchota-t-elle d'une voix suave, venant apaisé le malade. 

Hector n'eut pas besoin de traduction, il commençait déjà à tourner de l'oeil, l'odeur de la valériane et du pavot termina de lui faire perdre conscience. S'assurant qu'il avait rejoins les bras de Morphée, Maeva entreprit alors de recoudre les lèvres béates et ensanglantées de la blessure. Elle était longue, la deuxième couche de l'épiderme se voyait.

-Tsss...quel est l'imbécile qui lui a fait ça? Questionna Maeva pour elle-même,  Loan se sentit obligé de traduire, se retenant de sourire. Le barde avait déjà rencontré Maeva bien des années auparavant, lors de la Ludnasad au Cheslé. Il ne souvenait pas qu'elle était capable d'insulter qui que se soit. Visiblement, la jeune femme était devenue plus farouche avec le temps, même si elle avait gardé sa douceur et sa bienveillance d'autrefois. Oubliant ce qui l'entourait, la jeune femme se concentra à recoudre chaque centimètre de la chaire ouverte, venant la refermer en une fine balafre, s'étendant le long du flanc. Terminant le dernier point de sutures, elle se releva pour nettoyer ses mains imbibées de sang puis après s'être essuyée son front lisse, elle fit signe à Loan pour qu'il lui donne sa pommade et une lingette humide. Le prenant, elle nettoya le sang autour de la plaie, et  après l'avoir séché, elle appliqua l'onguent. Une fois fait, elle vient enroulée le pansement autour du torse du blessé.  Après l'avoir noué, elle tendit un échantillon de la pommade à Marianthe en expliquant:

- Cela va permettre à la plaie de se fermer et de guérir.  Il va falloir que vous l'appliquiez deux fois par jour avant de changer son pansement. La plaie va lui piquée, mais il ne doit pas gratter. Trois semaines de repos devront être nécessaire pour sa guérison. Il ne faudra en aucun cas qu'il fasse de gestes brusques au risque de voir sa blessure s'ouvrir. 

Le barde traduit à nouveau les directives à la courtisane, tandis qu'une servante apporta le bouillon. Maeva se pencha alors vers le blessé et  après lui  avoir caressé à nouveau la joue, elle murmura doucement:

-Réveillez-vous, mon brave. Vous devez manger un peu...

Comme si sa caresse eut un effet magique, ou était-ce l'odeur de son parfum de fleurs d'oranger, les paupières lourdes de l'homme s'ouvrirent lentement. Sans rechigné, il accepta la cuillère de bouillon qu'elle lui tendait gentiment. Soulagée de le voir manger, Maeva eut un magnifique sourire triomphant et elle dit à Loan:

-Se remplir la panse, c'est bien le premier signe de guérison d'un homme. 
-Haha! C'est bien vrai, Maeva! 

Maeva lui sourit, puis continuant à nourrir son patient, elle suggéra un peu lasse:


-Chante leur un chant de chez nous, Loan. J'ai besoin de me rappeler  la forêt d'Ardenne. 
-Comment pourrais-je te le refuser? Voici un chant pour toi, toute belle...

Sans demander l'avis des convives, le barde vient s'asseoir sur une table et il chanta une douce musique invoquant les ruisseaux et les montagnes éburonnes.  Soupirant, Maeva ferma un court instant les yeux, tout en déposant la cuillère dans le bol pratiquement vide. En cet instant, elle oublia ces gens, ce pays, elle était revenu proche de la rivière, là où les arbres qui bornaient sa chaumière murmuraient au vent, là où la lumière du soleil rendait chatoyante les différentes teintes de verts appartenant aux feuilles de chêne et de saule.



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Message  Invité Mer 18 Sep - 11:29

Ma phrase fut à peine achevée que le jeune musicien la traduisit à l'attention de la guérisseuse. Les deux faisaient une alliance efficace, ne tardant pas à s'instruire de la situation l'inconnue commençait déjà à observer la blessure. Le barde, qui faisait aussi bien office d'interprète, lui expliquait la situation avec calme. Je ne comprenais pas ce que les deux se disaient, malgré mon apparence calme j'étais nerveuse, heureusement qu'ils étaient calmes ce qui atténua mon inquiétude. Percée par le regard émeraude de la soigneuse, je redevenais attentive. Sa voix, mélodieuse, s'adressait à moi sans que je ne puisse comprendre quoique ce soit, sauf que ça irait bien à entendre son ton. Ces étincelles vertes devenaient pour moi les guides de l'humeur à suivre. Le barde, toujours aussi alerte, fit une traduction pour moi de ce qu'elle disait. Même si je devais transmettre les consignes, les servantes présentes dans la pièce n'attendirent pas pour agir ; deux d'entre elles partirent chercher l'eau chaude et préparer le bouillon, tandis qu'une troisième restait au cas où l'assistance se ferait sentir immédiatement. Voyant comme elles agissaient vite et bien, je me sentais inutile.

La guérisseuse se penchait maintenant sur Hector après avoir sorti tout un nécessaire à soigner. En d'autres circonstances, je me serai félicitées de connaître quelques instruments et je l'aurais questionnée au sujet de leur utilisation, mais là, j'attendais en retrait, agenouillée pour apercevoir ce qui se faisait, et ma curiosité ne fleurissait pas dans le bon sens. Avait-il mal ? Avait-elle de l'expérience ? A quel point la blessure était grave ? L'intervention serait-elle rapide ? A demi conscient, Hector ouvrit les yeux pour écouter ce qu'elle lui disait. Jusqu'à présent, je n'avais pas fait attention à ceux qui m'entouraient. Je ne connaissais pas le nom des servantes qui officiaient, ni même celui du musicien. Comme je n'avais plus que ça à faire, j'observais un peu la scène. La domestique qui était restée prit l'initiative d'entretenir les chandelles tandis que l'esclave d'Hector apportait une lampe romaine en bronze de très belle facture. Avec cette lueur, je vis son regard fatigué s'apaiser devant le sourire la celte.

De là où j'étais, je me sentis percutée par la beauté de son visage. Depuis qu'elle était là, c'était comme si je ne l'avais résumée qu'à deux choses ; ses yeux verts. J'ai une multitude de bijoux, de pierres qu'on m'avait offertes pour plus tard les monter en collier ou autre parure, mais rien de pareil. Les cils noirs qui en faisaient l'écrin les rendaient encore plus beaux, c'est éventuellement pour cette raison que je n'avais pas fait attention au reste. Ca, et la situation éprouvante qui réduisait mes pensées. Maintenant qu'elle avait sourit, toutes les lumières autour semblaient ternes, de la même façon que les étoiles s'agencent autour de la lune. Malgré la gravité des choses, j'eus pour moi-même une pensée égoïste en regardant ses lèvres.

« Je ne cueillerai plus jamais aucune fleur si je n'ai pas cette rose. »


De toute évidence, je n'étais pas la seule à être éblouie par elle, et enfin je voulais me renseigner sur un nom dans cette pièce. La belle guérisseuse était précise, bienveillante et attentionnée vis à vis de mon ami.

La domestique revint avec l'eau chaude demandée, suivie de l'autre qui repartit après avoir déposé des ustensiles. Suite à un ordre, la première remplit une tasse de chaude que l'inconnue utilisa pour en faire une infusion. Elle connaissait bien son métier et était si confiante que je n'étais plus sûre que d'une chose : la situation était sous parfaite maîtrise. Intérieurement, je me sentis plus soulagée que jamais. C'est le moment que choisit Sophia pour me rejoindre, s'agenouillant à côté de moi avec un bol d'eau fraîche et une brosse. Elle me lançait un regard inquisiteur avant de s'exprimer.

« Les premiers invités s'en vont, il faut que tu t'en occupes. »

Je me levais avec elle pour nous mettre à l'écart, après quoi elle passa une lingette fraîche sur mon visage et me recoiffa un peu sèchement. Je n'en fis pas grand cas, remettant cela sur le dos des événements. Avec ses mains, elle lissa ma robe et rajusta les broches, me rendant le plus présentable possible. Je n'étais pas la maîtresse de maison, et voilà qu'à cause d'un irresponsable je me retrouvais à devoir en assumer le rôle. Vraiment, en voilà des vacances ! Avant de quitter la pièce, je lançai un dernier regard à Hector, le trouvant si reposé que je pus partir tranquille. Pour que je ne m'attarde pas, Sophia me poussa un peu brusquement en dehors de l'antichambre.

Arrivée dans la salle de réception, j'eus droit à un « hourra ! » sonore pour m'acclamer. Je ne savais pas encore comment gérer ce monde, je commençai seulement par une révérence faussement prétentieuse ce qui déclencha quelques rires. Deux domestiques et Sophia m'accompagnaient pour préparer le départ, ces premiers se tenant au garde à vous pour rendre les affaires mises en vestiaires et proposer de se rafraîchir avant de rentrer pour ceux qui le souhaitaient.

« Merci à tous de nous avoir accueillis, Hector et moi, pour cette soirée délicieuse, dis-je d'une voix gaie que je forçai pour me faire entendre. Votre joie a été pour moi une immense félicité ! Hélas, je me dois de vous informer que votre hôte et notre invité d'honneur ont eu un accident et nous aurons besoin de calme pour qu'ils se rétablissent. »

Il y eut des murmures de surprises et de déception, des blagues sur l'alcool et les hommes, des demandes pour que je fasse le dernier chant, mais je n'avais plus de force. Je commençais à ressentir l'après-coup, repensant au comportement vulgaire d'Aleksios et les conséquences qui en résultèrent. Puis je revoyais les aiguilles, le sang, et la chair, ce qui me donna un léger vertige. Sophia s'en aperçut et me pris par le bras pour me rappeler sa présence. Je lui fis un léger sourire, toutefois je ne trompais son observation. Je saluais les convives qui s'en allaient, ayant pour chacun un au revoir personnalisé, pendant qu'un serviteur lui remettait ses effets personnels. Je voulais que ça se passe vite, je n'en pouvais plus, même si je n'en laissais rien paraître. Je recevais des compliments, comme à mon habitude, et des promesses d'invitations à venir les jours prochains. J'avais envie de secouer mon beau-fils et de le forcer à jouer les intendants à ma place, seulement il était ivre mort et devait être bien installé dans son lit. Après avoir payé et congédié les musiciens, il ne restait plus que quelques proches d'Aleksios ; sa maîtresse, une jolie blonde aux verts, deux de ses amis avec leur femme respective. La première citée se retira poliment pour rejoindre le maître de maison.

Quand je fus à l'abri des regards, dans un couloirs, je fermai les yeux un instant pour savourer le calme. On entendait légèrement le bruit des couverts débarrassés et des conversations du groupe restant. Je retournai dans l'antichambre afin de prendre des nouvelles, le pas emboîté par ma favorite. Avant que je ne rentre, elle m'arrêta un moment pour me parler. Passant sa main sur ma hanche et se serrant contre moi, je sentais son souffle chaud sur mon cou.

« Je voudrais dormir avec toi ce soir, paye donc la guérisseuse pour qu'elle fasse la garde malade.
- Mon oiselle, je suis fatiguée et...
- Je m'occuperai de toi, s'il te plaît Marianthe,
susurra-t-elle en me serrant plus fort, caressant sensuellement mon bras.
- Arrête Sophia, j'ai dit pas ce soir, terminai-je sèchement. »

Ah ! J'ai été prévenue qu'elle deviendrait capricieuse et ne me servirait plus assez bien si je continuais de la gâter. Depuis longtemps, elle remet mes consignes en question et devient possessive, manifestant des fois son insolence ouvertement. La voici qui retenait ma main quand je voulus me défaire, les sourcils froncés de colère. Je retirai ma main avec un regard désapprobateur, retournant auprès du blessé et de la guérisseuse. J'arrivai quand cette dernière se lavait les main, terminant les dernières manœuvres. Elle appliqua une pommade qui sentait fort, du moins la sentis-je alors que je n'étais pas encore très proche pour observer l'état d'Hector.

Quand elle finit de l'appliquer, elle me la tendit, me donnant les indications à suivre. Je la pris avec gratitude, écoutant la traduction du barde. Je l'écoutais, mais j'étais captivée par le regard émeraude de notre sauveuse, plus embellit que jamais par son sourire. Très entreprenante, elle réveilla Hector avec douceur avant de le faire manger, conversant rapidement avec le jeune interprète – je notais que les deux avaient l'air proche. Une servante apportai des couvertures supplémentaires afin de palier à la fraîcheur du soir. Je m'assis à côté d'Hector, ravie de le voir manger et retrouver de forces. Il s'efforça de me sourire pendant que je lui disais à mi-voix :

« Tu devras faire attention, pas d'efforts sinon la plaie va se rouvrir !
- Je te le promets. Ce serait dommage de gâcher autant de travail. »


En disant cela, son regard se tourna vers la soigneuse, et le miens aussi. Contemplatifs, on se détourna légèrement pour écouter le barde. Il ne fallait pas négliger l'importance du repos après des événements aussi prenants, ni négliger la récompense. Cet homme jeune avait su se montrer serviable et gentil, si il n'avait pas été là, qui sait si tout ce serait bien déroulé ? Dire que je ne pouvais toujours pas le nommer ! Et en plus il nous offrait la plus douce des musiques, renforçant la quiétude du moment. Les derniers convives nous rejoignirent par curiosité, profitant eux aussi de la musique. Cet instant de douceur était tout ce dont nous avions besoin pour nous remettre de nos émotions. La voix enchanteresse du barde emplit les oreilles environnantes, si bien que les domestiques arrêtèrent un moment leur rangement et que tout le monde laissa s'inscrire sur son visage une expression de béatitude. Ce fut le moment que je préférais de toute la soirée.

A la fin du chant, j'invitais tout le monde = sortir, rappelant seulement Sophia pour qu'elle reste avec moi. Je lus beaucoup de colère et de tristesse, et j'étais trop lasse pour interpréter la mauvaise humeur qu'elle avait eue dans la soirée. Elle se résigna, n'osant me répondre devait tout le monde. Le patient resta avec son serviteur, retrouvant vite le sommeil, tandis que les invités rejoignirent les chambres prévues pour eux, il ne restait plus que le barde et la guérisseuse, pour qui je voulais avoir une attention exceptionnelle. Je les invitais à me suivre dans le salon, tâchant de ne pas montrer ma fatigue – en comparaison, je n'avais pas fait grand chose par rapport à eux dans la soirée. Je les laissai prendre leurs aises dans la pièce pendant que je déposais une chandelle. Quand nous fûmes installés, j'étais contente de pouvoir enfin les remercier dignement. Je demandais à Sophia de m'aider à dire en belge les remerciements, ce qui ne fut pas long pour que je dise dans leur langue, les regardant tour à tour :

« Merci infiniment à tous les deux. »

Sous ma direction, ma favorite reprenait en belge, sans buter sur aucun mot, et même avec un assez bon accent si je me fiais à mes oreilles :

« Ma maîtresse, Marianthe, ne trouve pas les mots pour vous exprimer sa gratitude. Elle va s'assurer que vous soyez payés, et vous propose de dormir ici, dans les chambres d'amis, et vous assure que si vous avez besoin de quoique ce soit les domestiques de la maison répondront à vos besoin. »

Je la laissais marquer un temps pour qu'ils puissent réfléchir, puis je lui fis ajouter :

« Vous êtes nos invités dès à présent, ici ou en Grèce, vous serez toujours les bienvenus. Si vous avez une demande particulière, faites-le lui savoir. »

Je demandais encore, à travers sa bouche :

« Pourriez-vous vous présenter ? »

J'attendais sagement leurs réponses et leurs requêtes, espérant ne pas trop les retenir. Ils étaient peut être fatigués et voulaient sans doute se reposer, surtout la belle guérisseuse.

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D'émeraude et de jade [PV : Maeva Empty Re: D'émeraude et de jade [PV : Maeva


Message  Maeva Jeu 19 Sep - 11:17

L'aubade de Loan détendit l'atmosphère, c'était un moment de pleine béatitude où toute tension avait laissé place à une sérénité paisible. L'on racontait que ces musiciens celtes, de la classe sacerdotale, avait le don par leur chant autant de bénir que de maudire une personne. En cet instant, Maeva sentit plutôt la  bénédiction, elle ouvrit lentement les yeux quand la dernière note termina, la petite assistance applaudit en guise de remerciement. Digne d'un bouffon, notre cher Loan fit une théâtrale révérence, puis il tourna son regard vers elle pour lui faire un clin d'oeil. La guérisseuse rougit légèrement, car elle appréciait son énergie et son physique n'était pas désintéressant. De taille moyenne, Loan était élancée et il portait fièrement une belle chevelure blonde, ses traits étaient harmonieux et doux. Le barde avait toujours ce petit sourire taquin sur les lèvres, celles-ci étaient mise en valeur par sa moustache bien taillée.  Sa tenue typiquement gauloise, aux couleurs colorés, était entretenue soigneusement, de la fourrure de renard ornait l'encolure de sa tunique et de ses manches, touche coquette propre à lui. Ce que Maeva préférait le plus chez Loan c'était  l'étincelle joyeuse qui brillait dans ses yeux bruns, les rendant chaleureux et rassurants. Il avait su la charmer à Lugnasad avec son esprit vif et ses plaisanteries, sans oublier sa voir claire et harmonieuse, mais tous deux n'avaient jamais poussé plus loin leur relation, entretenant une amitié complice et occasionnelle, car comme tout barde qui se respecte, Loan ne faisait que passé. Et c'était bien ainsi. Maeva se leva en même temps que les autres invités pour aller le rejoindre et lui prenant sa main libre, l'autre tenait sa harpe, elle souffla d'un sourire charmant:

-Merci...
-Tu semblais triste et lasse. Je me suis dis que cela te rendrait ta joie et ta vivacité. 
-Ce fut le cas. Ta musique m'a fait grand bien, comme autrefois.  Répondit-elle en acquiesçant de la tête, son sourire s'élargit un peu plus, tout tristesse avait effectivement disparu, il avait bien fallu un œil attentif comme celui de Loan pour le remarquer. C'est alors que la magnifique dame les invita avec gentillesse à la suivre dans une pièce plus petite. Maeva trouva alors que cette maisonnée est plus grande que la moyenne, leur hôte devait être aisé, car habituellement, les maisonnées celtes comportaient seulement que quatre pièces, la plupart dormait dans la même chambre. La guérisseuse se sentit intimidée par ce luxe, mais digne,  elle n'en laissait rien paraître. Il fallait dire que la présence du barde la rassurait; il glissa subtilement sa main dans la sienne en faisant une douce pression sur sa paume ce qui vient la calmer. Leurs regards se croisèrent, ils se sourirent puis ils se séparèrent pour aller s'asseoir en face de l'inconnue dont Maeva ignorait tout, jusqu'à son prénom. Même assise ainsi, la femme ressemblait à une fée Morgane, l'élégance et la grâce qui émanait d'elle étaient captivantes, c'était comme si elle s'était fait sculptée par les Dieux.


~Si j'étais un homme, j'en tomberais certainement amoureux...~ Pensa la Dame blanche dont le trouble revient à la charge, elle reporta son attention sur Loan afin de reprendre une contenance intérieur. Jamais une femme avait réussi à lui faire éprouver cet étrange sentiment, elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. La voix chantante de la Grecque se fit entendre, Maeva releva les yeux vers elle, puis avec surprise, elle dévisagea la servante. Elle savait parlée le belge? 

 -Merci infiniment à tous les deux. Remercia Marianthe de façon tout à fait charmante qui avait fait un effort pour parler sa langue; les lèvres sensuelles de Maeva s'étirèrent d'un sourire ravis. C'était toujours plaisant d'entendre des étrangers parler la langue de son peuple, quelques mots suffisaient pour sentir qu'ils les considéraient. Le barde ressentit la même sensation, il eut un beau et large sourire envers la Grecque en répondant en éburon que Sophia traduisit:


-Oh, mais cela me fait plaisir! J'ai pu pratiqué mon grecque ce soir, tout en vous éblouissant de mon chant. Quoi demander de mieux?
-Un bon verre d'hydromel, peu-être? Le taquina Maeva espiègle, ce qui arracha un air pensif au barde.
-Alors là, je vais me sentir comme dans l'Autre-monde, entouré de fées et de déesses! Mais effectivement, la soif me tenaille...


Loan tourna son regard vers une domestique pour lui demander si c'était possible d'avoir de l'hydromel et d'en servir aussi à son amie. Quant à Maeva, elle se demanda où avait-il pu apprendre cette langue étrangère, elle se promit de lui poser la question une fois seul à seul. La Dame blanche soutient alors les gemmes de jade pour répondre à son tour dignement:


-Cela fut un plaisir de venir en aide à votre compagnon, et encore plus de le voir mieux portant. 


Maeva faillit renchérir que ce n'était pas la peine de la remercier,c'était son devoir qui lui dictait de guérir autrui, mais elle ne connaissait pas leur coutume, alors elle préféra garder le silence au risque de les insulter. Leur hôtesse continua à parler, d'une voix angélique qui fit soupiré Loan d'envie et charma Maeva au plus haut point. Exempte de vanité, la Dame blanche ne se sentait aucunement jalouse de cette grande beauté, au contraire, elle la considérait semblable à la beauté d'une fleur, que l'on admire du regard, sans envie, ni jalousie. Ne pas la contempler serait en fait un sacrilège pour les yeux, mais Maeva n'était pas habituée d'avoir ce genre de regard sur une femme. Alors ses yeux émeraudes se firent un brin détachés, donnant une impression d'indifférence, question que la dame ne se m'éprenne pas sur ses intentions.

Loin de se douter que la courtisane aurait été sûrement enchanté de l'effet qu'elle produisait sur elle, Maeva porta son attention sur la traductrice du moment, tout en portant son verre d'hydromel à ses lèvres. Le temps de réflexion ne fut pas nécessaire à Loan, il l'accepta avec joie, mais ce ne fut pas le cas de la guérisseuse. Baissant les yeux, l'écrin de ses longs cils noirs firent un léger ombrage sur ses joues hâlées par le soleil. Le fin visage en coeur, aux traits féeriques et nobles, laissa place à une expression réfléchit, ses mains délicates se croisèrent l'une sur l'autre. Elle était à présent considérée comme son invitée,ici ou dans son pays, Marianthe, ainsi que la servante l'appelait, était prête non seulement à la payer, mais aussi elle leur offrait le gîte, le couvercle et mettait à leur disposition ses domestiques. Peu avait été aussi généreux à son égard, et pourtant, Maeva était réticente à accepter. Peut-être parce qu'elle ne voulait plus dépendre de personne? Elle avait une chambre dans une auberge qui était convenable, et intérieurement, elle voulait dormir dans un endroit qui lui était familier, mais en même temps, la jeune femme était très fatiguée. L'idée de retourner chez elle la nuit, dans ce port de marins en chaleur, ne lui plaisait guère, Maeva  s'était toujours sentie plus en sécurité en forêt que dans les lieux part trop habités.  Sa décision prise, elle releva son regard limpide, rappelant ceux d'un félin, en répondant d'un beau sourire:

-Merci de votre invitation, c'est très apprécié. Je resterais à dormir avec joie, mais demain, je dois reprendre ma route. 

Elle avait trop tardé à Corbilo et encore maintenant, Maeva hésitait à revenir dans ses terres natales ou à continuer de découvrir l'Armorique, mais une chose est sûr, c'est qu'elle ne pouvait pas s'attarder dans ce Port. La forêt lui manquait trop, ainsi que les grands espaces. La servante continua à traduire les paroles de sa belle maîtresse, la guérisseuse se sentit un peu gênée de ne s'être pas présentée plus tôt. 


-Je me nomme Maeva Dorran, j'appartiens à ce que mon peuple surnomme les Dames blanches. Nous sommes des guérisseuses qui voyagent ici et là pour soigner les gens dans le besoin. Se présenta Maeva  avec sa réserve naturelle qui lui donnait l'allure d'une reine. 
-Et moi, c'est Loan Ceallaigh, barde de profession, venu pour vous émoustillez de ma voix, mais je crois que l'alcool me fait déblatérer.Toute mes excuses...haha!

Ce dire fit rire doucement Maeva, qui secoua légèrement sa tête, sa longue chevelure brune suivit le mouvement, tel un flot de boucles douces et soyeuses, aux reflets de rouille. Après avoir jeté un coup d’œil attendu à Marianthe,  elle posa gentiment sa main sur le bras de l'homme en conseillant:

-Je crois que tu es fatigué, mon ami. Le sommeil te ferait du bien.

Le barde posa une main sur la sienne en acquiesçant sagement, puis le barde   se leva pour annoncer son congé.

-Merci encore pour votre accueil, ma dame, mais mon amie a raison, la fatigue a eut raison de moi. Je vous souhaite une bonne nuit.

Loan fit une dernière révérence puis il suivit une jolie domestique envers qui il eut un sourire des plus enjôleurs.  Maeva le suivit du regard, un rictus sur les lèvres, puis elle riva ses yeux vers leur hôtesse. Elle la dévisagea un instant,en silence, tout en ressentant une soudain envie de suivre le Barde. Maeva se sentait aussi fatiguée, mais étrangement, elle vivait un dilemme intérieur. Autant elle était attirée par cette inconnue, la curiosité et le désir se chevauchait,  le second était bien  inconscient, autant elle voulait la fuir. Pourquoi?

-Je vous remercie encore pour votre générosité, Dame Marianthe, mais je crois que je vais allée dormir aussi. Toutefois, si c'est possible, j'aimerais prendre un bain avant. Dit l'Éburonne en se levant, tout en se rendant compte que sa robe était tachée de sang séché au niveau du buste. Ses joues rosirent joliment, elle se sentait soudain bien peu présentable devant cette sublime femme qui semblait être née pour éblouir.  Dans la précipitation, Maeva n'avait pas pensé à apporter des vêtements de rechange, elle eut soudain l'envie de retourner chez elle. Elle s'apprêta finalement à trouver une excuse pour partir, quand elle se ravisa de justesse en rivant son attention vers Sophia:

-Souhaitez de ma part bonne nuit à votre maîtresse,s'il vous plait,puis veuillez me conduire à ma chambre. J'aurais besoin que quelqu'un lave ma robe pour qu'elle soit sèche demain matin, je dois partir tôt.

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