Caerwyn

Ma spiritualité

Vous qui prônez la civilisation, les villes et les citadelles, ô, comme vous vous fourvoyez sur la réalité de notre monde. Cette sécurité que vous pensez acquise n'est qu'esbroufe et bientôt la nature sauvage vous le rappellera.

Si je vous évite et vous ignore, ce n'est pas par crainte de votre puissance que vous pensez détenir, mais parce que vos idées sont folies. Vous m'avez banni, car je pensais différemment, car je détiens cette vérité qui vous effraie. Les dieux ne veulent point de vos murailles, ils n'en ont guère besoin, la nature offre tout ce qui est nécessaire et bâtir est synonyme de la détruire. En érigeant vos statues et vos temples, vous pensez rassasier l'esprit bestial, mais vous ne faites que l'offenser et j'en serais sa voix en ce monde.

Ô, Dieu de tous les dieux, puissant Satyre, écoute mon appel et guide moi en ces terres impures, laisse moi pratiquer la grande chasse en ton nom, laisse moi raser ces villes et incendier ces demeures, laisse moi ramener ces soit disant civilisation dans le droit chemin, vers le sentier des instincts primitifs.

Ensemble, nous quitterons notre demeure verdoyante et traquerons ces frêles proies, ne nous lassant de la chasse que lorsque les neiges tomberont, avant de répandre notre semence à la nouvelle saison. Ainsi, le cycle sera complet et le brame de ma corne résonnera à nouveau lorsque le temps sera venu.

Ne me craignez pas, chétifs humains, ma voix est aussi lourde que sauvage et mon apparence à tout d'une créature de cauchemar, mais je ne vous ferai aucun mal si vous acceptez la nature en votre cœur, si vous apprenez à vivre en harmonie avec, mais si vous êtes désireux de retourner à l'abri de vos arbres abattus ou vos pierres arrachées à la terre, alors ma flèche sera le courroux de la nature. Mon puissant souffle résonnera dans mon cor et votre sang se glacera, car cela sonnera votre fin.

Certains me jugent primitif, d'autres me considèrent comme un esprit de la nature. Je ne suis rien si ce n'est le messager du grand cornu. Je suis sa main, il est mon guide.

Ma carapace

Je ne suis ni le plus grand ni le plus fort des haut-elfes, mais je suis sans nul doute le plus sauvage.

Tant en termes de taille que de poids, je me situe dans la moyenne basse, mais ma musculature naturelle me positionne au-dessus de mes anciens frères, trop habitués à leur luxe répugnant. La nature forge aussi bien mon caractère que mon corps et ce dernier est bâti pour y survivre avec aisance.

Mon agilité me permet de m'y déplacer avec grâce et discrétion, ma force de chasser et me nourrir, mon instinct de prévoir les dangers et y réagir immédiatement, mes sens de repérer des proies malgré les épais feuillages. J'aime à me mouvoir depuis les arbres, ne descendant que pour chasser les étrangers dans ma tenue de chasseur. Ma peau autrefois ivoire est devenue terne, pâle et sans saveur, un blanc grisâtre qui répugnerait ceux que je considérais autrefois comme les miens. Le froid m'a atteint jusque dans mon sang. Mes cheveux salis, abîmés par le temps et toujours aussi long, tressé depuis l'aube du précédent printemps pour ne jamais avoir été lavé depuis.

Je me meus légèrement vêtu, uniquement d'un pantalon de tissu épais, de chausse inconfortable, mais protégeant mes pieds, et d'une peau de jeune cervidé enroulé à la taille. Tandis que mon torse reste découvert, endolori par un froid l'ayant rendu insensible. Plusieurs bois de puissants Cerfs sont accrochés dans mon dos, grandissant mon aura d'être sauvage, d'esprit de la nature, de créature que les humains perdus ne désirent guère croiser sur un chemin inconnu.

Pourtant, me voilà devant eux, la lame sortie, prête à les trancher s'ils osent n'avancer que d'un pas supplémentaire. Lorsque je leur laisse cette chance de me découvrir, si je daigne descendre de l'arbre dans lequel je suis.

Longuement, je prépare la terreur que j'inspirerais lors de la grande chasse automnale, cherchant à tailler le meilleur cor dans l'os d'un ours ou d'un bovidé, afin que mon chant soit celui du divin Satyre. Mais dès lors que les rayons du Printemps commencent à poindre à l'horizon, alors je soigne mon apparence pour envoûter les jeunes Jouvencelles et agrandir le troupeau.  

 

Mon histoire est l'Histoire

Autrefois je partageais la vision de mes frères, j'étais comme ils étaient, comme tous nous devions être, bâtis dans un même moule et suivant des idéaux factices. Moi aussi, je pensais être supérieur aux autres, détenir la clef des mondes et l'ultime compréhension, je me pensais meilleur que les autres peuples partageant notre air et nos landes et ne faisait que les tolérer afin d'assouvir mes désirs de perfection. Comme tant d'autres, j'étais vu comme un membre de l'élite vivante, un archer à la vision d'aigle et un duelliste hors-pair à l'envoutante beauté. J'étais fortuné d'une richesse familiale, dans laquelle je me vautrais, m'imaginant en sécurité derrières les tours de pierre blanche d'Iranis, la répugnante capitale, symbole d'une opulence malvenue.  

Mais le Dieu Satyre m'a ouvert les yeux. Il m'a montré à quel point tout cela n'était que futilité. Notre connexion était déjà puissante, tel l'archer et le chasseur que j'étais, plus à l'aise dans la nature qu'en ville, il m'est apparu pour me guider.  

La forêt était froide et peiné en cette nuit-là. Le vent soufflait à peine entres les branches et pourtant sifflait avec violence, faisant claquer la toile de nos tentes de soies. La nature nous haïssait d'avoir quitté notre sanctuaire si précieux, de s'imposer en un milieu qui ne nous appartenait pas. Et les éléments montrèrent leur répugnance à notre égard en se déchaînant. Les cieux se déchirèrent, le tonnerre gronda et des torrents se déversèrent sur la terre. Bientôt, nous fumes dépasser par les évènements, les membres de la Confrérie de l'Arc que j'avais rejoint il y avait peu et moi-même. Puis, le puissant cri de l'esprit sauvage retentit, brisant autant la pluie que les éclairs et notre sang se glaça. Nous quittâmes l'abris incertains de notre campement pour l'apercevoir, là, au milieu des arbres, de toute sa stature nous observant et nous jugeant indigne de sa divine présence. Ses sabots grattèrent la boue et son regard de braise nous signifia notre mort certaine.
 
De cette nuit-là, je ne garde aucun véritable souvenir. Uniquement l'odeur de la mort et du sang comme je ne l'avais jamais connu auparavant et je ne pensais jamais m'éveiller à nouveau.  

Les lumières du soleil m'éblouirent lorsque je m'éveillais, seul, au milieu de ce cimetière emplis des miens. Mais je savais ne plus être le même car, là où ils avaient trouvé la mort, j'avais trouvé la véritable voie et mon lien à Cernnunos n'en était que plus fort. Je n'étais plus une ouaille, j'en serais le fervent disciple car il m'avait murmuré la vérité.

Les miens me haïrent, me traquèrent pour m'enfermer à cause de ce savoir que je détenais qui n'était contenu dans aucune archive. Qui réduisait à néant tous ces siècles de constructions et de fausses cultures. Nous nous étions fourvoyés, nous avions commis une erreur. J'étais prêt à l'accepter, mais pas eux. Aussi je fus chassé, considéré comme un sot et un primitif car je ne désirais plus qu'une chose, retrouvait ma communion avec le cycle de la vie et de la mort, avec le cycle des saisons et avec la nature elle-même.

Depuis des décennies à présent, j'hantes les terres Armoricaines, Belges et Germaniques. Parfois, lorsque la saison de la décrépitude revient, je me dirige vers les terres Romaines pour rappeler à cet Empire que sa civilisation n'est rien en ce monde. Alors les incendies réduisent des villes, des cultures et des espoirs avant que l'hiver ne viennent permettent un renouveau. Mais tel le cycle éternel, ni les humains, ni les elfes ne comprennent la nature de ce monde et pensent parvenir à le dominer.

Mais seul, ma puissance est moindre, aussi je cherche d'autres disciples prêts à se dévouer à la gloire du Dieu Cornu, en les druides et oracles Celtes, en ces guerriers et ses cultivateurs cherchant à vivre en harmonie avec la nature. Aussi, j'apporte mon aide et mes connaissances durant la saison des cultures, lorsque le beau temps revient.  

J'aide la nature à rester pur et sauvage, je suis l'ombre qui se mû dans les arbres pour terrifier les voyageurs. Je suis à la fois un être bienveillant et le courroux de la forêt, un primitif et le plus civilisé, celui que l'on pense fou et pourtant trop avisé. Je suis Caerwyn, l'Esprit du Satyre.    


Lorsque nous sommes arrivés sur place, nous n'avons trouvé que la mort et la désolation. Le campement était ravagé par la tempête, si Caewyn Heihorn revint vivant, s'en fut bien le seul capable. Tous étaient encore présent sur place, déchiqueté par les charognards. Malgré ces blessures post-mortem, il était aisé d'en déterminer la cause de la mort. , Les membres de la confréries d'argents avaient été assassiné par des flèches et des lames, visiblement elfique. Aucune trace Romaine dans les environs, pas plus qu'humaine dans sa globalité.

Les tentes étaient toujours aux nombres de quatre, mais aucune n'étaient encore en état. Des déchirures sont présentes un peu partout [ . . . ] Du sang recouvre la terre, mais également des traces de vomis à divers endroits.

Deux pistes s'offrent à moi pour déterminer ce qu'il s'est déroulé. En premier lieu, il est envisageable qu'un ou des elfes noirs est fomentés la tuerie. Néanmoins, cette possibilité soulève davantage de question qu'elle n'y répond. [ . . . ] L'autre est plus probante. L'un des membres du campement se serait retourné contre les siens.

Afin d'étayer cette théorie, nous avons fini par analyser le dernier repas pris. Au sein des victuailles restait la présence d'un champignon hallucinogènes. Comment c'est-il retrouvé ici, et surtout ingéré par des baroudeurs vétérans ? Cela reste un mystère que je ne parviens pas à expliquer autrement que par une sorte de sabotage. Allant en ce sens, les expressions crispés des morts tendent à indiquer des visions d'horreur avant la mort, peut-être des cauchemars éveillés qui les auraient pousser à s'entretuer. Le nombre des blessures sur certains cadavres est affolant, en premier lieu Lathai qui subit plus d'une dizaine d'entailles profondes, aussi bien aux bras qu'au torse [ . . . ] quant à elle, fut abattu d'une flèche dans la tête, perforant le crâne au milieu de ses deux yeux. Un tir parfait, si je puis dire, qu'un membre de la confrérie de l'arc serait capable d'effectuer.

Etonnamment, le survivant Caerwyn Heihorn ne possédait que très peu de blessures lorsqu'il revint à Iranis. Aucune grave comme les autres elfes présent. De plus, les quelques entailles qui le balafraient n'avaient rien de profonde, ni même violente. [ . . . ] A en croire ses dires, le dieu Cernnunos serait intervenu dans le camp. Cette théorie n'est que fumisterie. Aucune trace de la divinité ne fut retrouvé sur place si ce n'est quelques traces de cervidés quelconques et des crottins.  Est-il l'assassin ayant abattu tous les autres ? Voilà l'une des questions à laquelle je me dois de répondre en écrivant ce rapport, malheureusement, j'en suis incapable car je ne l'imagine guère y parvenir avec tant d'aisance qu'aucun autres ne parviennent à l'abattre.

D'après moi, suite à l'ingestion d'un champignon, la folie s'est éprise d'eux et les a conduit à s'entretuer.

Et si on parlait de vous ?

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