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Sol glissant [Avec Bryan Ludhael, abandonné]

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Message  Invité Mar 13 Aoû - 6:49

Le ciel gris pleurait une bruine fine, mais continue et opiniâtre, de celles qu'on peut ignorer jusqu'à s’apercevoir qu'on est glacé jusqu'à l'os, détrempé de pluie, encombré par le poids de la laine mouillé de ses vêtements. Siobhan n'était pas du genre à se laisser impressionner par les intempéries mais ce matin, debout dans l'encadrure de sa porte, elle devait bien se rendre à l'évidence: elle n'avait pas du tout envie d'affronter le crachin. Melen, le chien de garde, au pelage jaunâtre et aux longues pattes semblait lui indifférent, trottant dans la cour de coin de mur en coin de mur pour flairer les odeurs réveillées par l'humidité. Elle le regardait faire sans le voir, chauffant ses doigts déjà gelés sur son bol d'infusion matinal. Pourtant, les chevaux n'allaient pas se nourrir tout seuls, l'écurie ne se nettoierait pas par magie et la sellerie n'irait pas se rouler dans la graisse d'elle même.

Au moins, l'essentiel de ses tâches du jour pouvaient se faire en intérieur, mais dans l'écurie pleine de courants d'air, Siobhan serait malgré tout la proie du vent et de l'humidité. Il fallait bien se résigner à sortir! Terminant sa boisson d'une traite, elle entra à nouveau chez elle, déposant le bol sur un des bancs qui flanquait le foyer central de la pièce. Elle jeta une bûche sur les braises, pour que la maison ne se refroidisse pas trop pendant qu'elle était dehors et ferma soigneusement la porte derrière elle. Il devait avoir plu toute la nuit, car le pas de Siobhan soulevait boue et eau trouble à chaque enjambées, éclaboussant l'ourlet de sa robe et le bas de ses braies, transformant le confortable tissu en masse collante et pesante sur sa peau. Elle était déjà dégoutante et trempée en atteignant l'écurie à l'autre bout de la cour, mais marqua malgré tout un arrêt pour courber la tête face à la statuette d'Epona qu'elle avait déposée sur la solive de l'entrée pour attirer l'attention de la déesse sur ses animaux.

Enfin, elle fut à peu près au sec, dans la chaleur douce dégagée par les chevaux. Ils se réveillaient, eux aussi, et commençaient à s'agiter dans leurs stalles. Malheureusement pour eux, Siobhan ne pourrait surement pas leur offrir de sortie ce jour-là: le sol était glissant au dehors et elle ne pouvait risquer une chute pour ses juments reproductrices au flancs lourds, pour les poulains encore fragiles. A moins que le soleil ne sorte et sèche l'herbe au courant de la matinée, le troupeau devrait rester à l'intérieur. La danse quotidienne de Main-Ouverte dans son petit royaume commença, alors qu'elle distribuait le foin et le grain à ses bêtes en fonction des besoins de chacun, qu'elle connaissait sur le bout des doigts, évitant habilement les mouvements d'humeur des chevaux en manque d'exercice. Elle s'efforçait de profiter de sa tranquillité tant qu'elle le pouvait, car Malov et ses fils devaient arriver au courant de la lune suivante pour leur visite annuelle. Cela signifiait pour elle une maison bondée une semaine durant, pleine de vaisselle qu'elle serait la seule à avoir l'idée de laver et d'hommes qui tenteraient lui expliquer son travail, comme si elle ne faisait pas tourner cet élevage à elle seule à longueur d'année.

Un constat irritant l'attendait: elle n'avait plus assez de paille fraiche dans le stock de l'écurie pour renouveler les litières. Siobhan allait devoir s'infliger plusieurs traversées de la cour pour en ramener de la grange, chargée de brassées poussiéreuses. Elle eut un petit moment de lassitude, mains sur les hanches entre deux stalles sales, puis se résigna et se dirigea vers le stockage. La pluie se faisait plus intense, au lieu de s'arrêter progressivement comme elle l'avait espéré: le temps promettait de rester très mauvais toute la journée durant. Elle fit plusieurs aller et retour, d'un pas vif pour ne pas trop mouiller la paille avant que le chien ne se mette à aboyer. Siobhan était alors penchée sur la grande meule entreposée dans un coin de la grange, s'efforçant d'en accumuler le plus possible dans ses bras pour s'épargner plus de voyages.

Elle commença par ne pas y prendre garde. Ce satané cabot aboyait pour rien: un chat un peu trop audacieux, un malheureux écureuil qui passait ou tout autre menace que lui seul pouvait voir. Siobhan avait renoncé depuis longtemps à tenter de le faire taire dans ses moments, il cessait de lui même ou ne cessait pas. Après tout c'était son rôle de gardien, elle ne pouvait pas lui en tenir rigueur. Satisfaite de sa brassée de paille, elle retournait vers la sortie quand son ouïe exercée perçu entre les glapissements le bruit caractéristiques de sabots sur le chemin détrempé. Pour une fois, Melen n'aboyait pas pour rien. Elle haussa les sourcils, n'attendant personne, mais passa la tête par la porte de la grange. Le visiteur était encore loin, mais elle voyait déjà qu'elle ne connaissait pas le cheval, un grand noir probablement de race importée, trop haut sur jambes pour un rustique armoricain.

Intriguée, Siobhan sorti complètement de sa grange, pour se planter sur le chemin et regarder approcher l'inconnu. Elle reporta le poids de sa paille sur sa hanche, et siffla entre ses doigts pour rappeler le chien qui courait en cercle autour du duo qui approchait. L'animal s'assit sur son derrière, à regret alors qu'elle renouvelait son appel pour la seconde fois, et finalement revint vers elle au trot pour se coucher sur ses pieds, protecteur. Plissant les yeux, la vision brouillée par la pluie battante, elle pu voir le visage du meneur du grand cheval: définitivement, elle n'avait jamais vu cet homme, ce serait un visage dont elle se serait souvenue.

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Message  Bryan Ludhael Mer 14 Aoû - 21:58


- Alors, tu vas faire quoi avec ton gamin? Demanda Lénaïc en portant sa cervoise à ses lèvres. Tout autour, il y avait fête dans l'auberge, des guerriers et des marins festoyaient en riant grassement, tripotant de jolies brins de filles et chantant d'anciennes légendes qui faisaient rêver. Malheureusement, le loup noir n'avait pas la tête à s'amuser. À la question de son compagnon,  Bryan s'assombrit en soupirant. Son gamin...Il n'avait pas encore digéré le fait qu'il avait un fils. Déjà que Stella, sa benjamine, était souvent difficile à gérer avec son caractère. Là, son fils était son portrait craché et leur rencontre ne fut pas des plus joyeuses. Se rappelant du piège que Kalaad lui avait tendu, puis du revirement humiliant  que celui-ci avait subit à cause des ressources militaires de son père, l'espion se dit amèrement que les choses n'auraient pas dû se passer de cette façon. Fixant son gobelet, la voix grave de Bryan se fit entendre d'un chuchotement rauque: 

-Je l'ignore, Lénaïc. C'est compliquer. Il n'est plus un gamin, comme tu as pu voir. Il a grandit sans moi, il est devenu un homme, vivant librement, selon ses propres lois. 
-Ouais,mais il risque de se balancer au bout d'une corde s'il continue dans cette voie.
-Je sais...je sais...

Son fils était un voleur avec un incroyable potentiel, autant au niveau du maniement des armes que le vol à la tire. En plus, il était très rusé, manipulateur et possédait un sang-froid hors du commun. À bien y penser, Kalaad pourrait avoir une place de choix dans sa Confrérie, et peut-être même, le succéder, mais voilà...Son fils tenait autant à son clan de voleurs que lui à son clan d'espions, chose qui le fit sourire. Devinant ses pensées, Lénaïc eut rictus en soufflant:

-En tout cas, il ne tient pas du voisin. C'est bien ton fils! Ah, j'en ai eu le souffle coupé à le voir à tes côtés...Allez, je bois au bâtard prometteur qu'il est ! S'exclama son vieux comparse d'arme en levant son verre. Le visage sombre et masculin du loup s'élargit d'un sourire, et acquiesçant, il trinqua à l'agrandissement de sa famille et au défi que ses enfants lui réservaient dans l'avenir. Il se promit de tout faire pour que son fils soit en sécurité, mais pour cela, il fallait qu'il reste en Armorique quelque temps. Bryan tenait à se rapprocher de lui, rattraper les années qu'il avait perdu, bien qu'il ressentait toujours le ressentiment de Kalaad à son égard. Enfin, il préférait ne plus y penser pour l'instant, tant de choses le préoccupaient. Mis à part son futur mariage avec Nessa, tout allait de mal en pire, autant en Armorique qu'en Gaule. On lui avait apporté comme quoi les Romains avaient à nouveau commencer une campagne militaire, leurs patrouilles continuaient à semer la terreur dans les villages. Vercingétorix l'avait pressé d'envoyer des messagers de bord à l'autre des Gaules pour convaincre les alliés de César de rejoindre la Coalition Gauloise, chose qu'il avait entreprit avec ferveur, tout en restant à l'écoute du déroulement politique et militaire de l'ennemi. D'ailleurs, par déformation professionnelle, Bryan venait de capter une conversation provenant deux guerriers. L'un d'eux racontait une attaque récente de mercenaires contre les Bituriges.  

-Je te l'dis! Ils avaient l'accent de chez nous ! Il a ordonné quelque chose aux deux jeunes avant de tuer Glad! 
-Saleté de traitres! Des Armoricains qui s'allient aux Romains? C'est vraiment merdique ce que tu me raconte là! 

Bien que Bryan et Léanic étaient Gaulois, ils comprenaient très bien l'armoricain pour comprendre qu'il venait d'arriver quelque chose de grave. Se raclant la gorge, le loup se pencha vers les deux protagonistes en demandant:


-Pardon messieurs, mais vous dites que des mercenaires armoricains ont attaqué les Bituriges Quand cela?
- Il y a deux semaines, l'ami! Ils sont arrivés juste après la fonte des neiges et ils ont massacré deux villages, qui ont résisté aux Romains après Avaricum. Nous, on y était, bien qu'on provient de Moulay, c'est pour ça que j'ai reconnu notre accent! Enfin, les trois d'entre eux qu'on parlait. 
-Je vois...et avez-vu quelque chose de suspect chez eux? Mis à part leur accent?

Cette question laissa perplexe le guerrier fatigué, mais il fit néanmoins l'effort de revoir la scène dans son esprit. C'est alors, ouvrant les yeux pour croiser le regard perçant de son interlocuteur, il confia rauquement:

-Leurs chevaux...Ils avaient de magnifiques chevaux pour des mercenaires! Ouais, je m'en rappel maintenant. Très bien entretenus et alimentés. Je ne sais si ça peut vous aider...
-Très. Merci pour cette information, l'ami. Remercia l'espion d'un sourire satisfait, tandis que Lénaïc lui jeta un regard à la fois interrogateur et circonspect. Il connaissait trop bien l'étincelle rusée qui brillait au fond de la toile d'or de ses yeux. Ah, le loup noir avait une idée en tête et il savait qu'il ne pouvait l'en déroger. Tandis que les deux guerriers retournèrent à leur conversation, Bryan se tourna  pour parler à son compagnon à voix basse:


- J'ai envie de retourner sur le terrain un peu. Cette histoire de mercenaires m'intéressent et moi aussi, je n'aime pas les traîtres. 
-Tu en n'as pas assez à gérer? Questionna Lénaïc en hochant la tête avec désapprobation. 
-Bah, ils ont attaqué les Bituriges, ça concerne la Gaule non? Et disons que je tiens à mener ma propre enquête.Comme autrefois. 
-Ouais, je comprends, mais c'est une piste légère! Des chevaux, tout le monde en a, non?

Le beau sourire séduisant du loup s'élargit, il hoche doucement la tête, sa tignasse noire tombant sur les larges épaules suivit le mouvement. Assit nochalament, ses grandes jambes musclées et croisés sur une chaise, Bryan donnait tout l'impression d'un loup prêt pour la chasse. 


-Lénaïc...Lénaïc...as-tu oublié à quel point les détails sont révélateurs? Si tu as bien écouté, ces trois mercenaires armoricains proviennent de Moulay, ou plutôt des alentours. Vois-tu, le monde est petit, donc si l'homme ne les a pas reconnu, c'est qu'ils ne proviennent pas de l'Oppidum directement. Or, des chevaux magnifiques, ce n'est pas tout le monde qui peut s'en procurer. C'est soit des aristocrates riches, ce dont je doute,car ils seraient trop faciles à reconnaître par leurs gens,  soit des éleveurs. 
-Oh...tu es trop fort. 
-Je sais...répliqua Bryan en plissant les yeux, un sourire narquois, portant sa pinte à ses lèvres charnues. Après avoir bu une gorgée, il continua dans sa lancée: Reste à présent à trouver de quels éleveurs il s'agit, ce qui sera  pas tâche aisée, mais ce n'est pas tout le monde qui possède des terres et des élevages de qualité. 

Lénaïc hocha la tête avec approbation puis d'un sourire complice, ils trinquèrent à la nouvelle enquête d'espionnage de Bryan. Celui-ci ne faisait jamais rien pour rien dans la vie et son compagnon était bien conscient que si le chef de la Confrérie des Ombres avait opté pour mener enquête, c'est qu'à quelque part, il y trouvait quelque chose d'important. Il faut dire que le siège d'Avaricum était encore très présent dans les mémoires et le Loup noir, faisant parti des survivants de ce massacre, devait encore avoir le coeur lourd de tous ces Bituriges morts au combat. Enfin, le petit blond n'avait pas à juger des décisions de son chef, il décida plutôt de s'occuper de ses affaires et d'aller communiquer les directives de Bryan à la Confrérie. Après tout, ils avaient un siège à préparer et Gergovie devait être fin prête à tenir tête aux Romains. C'est ainsi que les deux acolytes se séparèrent, se souhaitant bonne chance l'un à l'autre. Le loup noir leva alors le nez au ciel, les épais nuages ne lui dirent qui vaillent, il décida donc de galoper plutôt d'embarquer sur un navire en pleine tempête. Au grand galop, il longea la forêt de Bréchéliant, restant prudemment près des côtes, en direction du Nord. Cela lui prit près d'une journée à atteindre l'Oppidum de Moulay, la pluie l'avait ralenti considérablement. C'est ainsi qu'il réussi à atteindre un petit hameau, à proximité de l'Oppidum. Des habitants passant par là lui avaient certifié qu'il allait trouvé un endroit où s'abriter et qu'en plus, le propriétaire de ces vastes terres possédait les plus beaux chevaux de toute la région. 


-De toute la région? Vous en êtes sûr? Question Bryan à la fois surpris et intrigué. 
-Oh oui, monsieur! Maclov est absent avec ses fils, on ne les voit pas souvent. Par contre, sa femme va bien vous accueillir! C'est une brave dame! Jolie qui plus est!
-Vous semblez sûr de vous, alors, je ne peux vous contredire. J'ai hâte de la rencontrer!

Très hâte, même...Certes, il devait existé d'autres éleveurs, mais le haras décrit correspondait à ce que recherchait Bryan. En plus, on venait de lui apprendre que les propriétaires des lieux étaient absents, ainsi que ses rejetons. C'était étrange, surtout en ce temps-ci de l'année, où l'élevage battait son train. Parcourant les terres de ce Maclov, Bryan fut perplexe de voir à quel point elles étaient vastes et que toute cette charge de travail était dirigée que par une femme. Oh, elle devait avoir de l'aide, mais tout de même...non, non, quelque chose clochait et son intuition lui soufflait qu'il était sur la bonne piste. Se penchant sur sa monture, le vent fouettait son visage masculin, dont la barbe poussait depuis plusieurs jours, ses vêtements étaient détrempés, il commençait à avoir froid. Oui, il était grand temps qu'il se trouve un endroit où s'abriter. C'est ainsi qu'apercevant des établissements, Bryan vit un cabot l'accueillir, ce qui fit tendre nerveusement Gaël. Calme, malgré que ses muscles frigorifiés sous sa cape, l'homme se pencha à l'oreille de l'étalon à la robe d'ébène pour souffler:

-Du calme, mon vieux! Tu en as affronté de bien pire...

Le cheval hennit doucement, il se calma à la caresse de son maître qui releva ses yeux d'or vers une jeune femme au jolie minois, et presque aussi mouillée que lui.  Abaissant son capuchon malgré la pluie, Bryan révéla ses traits, qui malgré ses trente-cinq ans, demeuraient encore très beaux et virils. Courtois,il dit à son adresse de sa voix grave:

- Bonjour madame. Je me nomme Ryan Dhael, un  voyageur qui recherche un abri. Mon cheval est aussi très fatigué, je me demandais si vous avez des écuries pour l'abriter le temps que la pluie cesse. Ça serait vraiment aimable de votre part. 


Or, malgré sa tenue noire ruisselante, toute personne ayant un bon sens d'observation remarquerait que le dénommé Ryan avait une prestance guerrière, à sa hanche forte pendait une magnifique épée celte. Son physique aussi ne trompait pas, le tissus soulignait à la perfection ses muscles d'acier, signe qu'il était un combattant très bien entraîné. Sans oublier que sa balafre sous la joue était aussi un indice qu'il avait combattu par le passé. Le tout contrastait étrangement avec son sourire courtois et son regard mielleux, effilé comme le regard d'un loup.

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Bryan Ludhael

Bryan Ludhael
Le loup noir

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Message  Invité Jeu 15 Aoû - 7:51

L'étranger avait de beaux yeux dorés sous son capuchon, une couleur assez rare pour être notée, qu'elle pouvait distinguer malgré la distance. Siobhan le jaugea de bas en en haut, comme elle aurait évalué un cheval qu'elle comptait acheter avant de s'approcher. Il avait un visage agréable, bien que balafré et la conformation puissante d'un guerrier. On en voyait beaucoup sur les routes, par les temps qui couraient, passant d'un champ de bataille à l'autre, faisant liaison entre les places fortes. Ce n'était donc pas étonnant d'en trouver un à sa porte, surtout par un temps aussi mauvais. Même les plus rudes combattants étaient démunis face aux pluies battantes, qu'on ne pouvait pourfendre avec son glaive, tous étaient égaux face aux rigueurs du climat armoricain, même en été. Pourtant ce Ryan avait l'air d'un dissimulateur: Siobhan le sentait plus subtil, plus malin que les balourds du genre de son époux. Celui là ne devait pas se contenter de foncer dans le tas en hurlant.

Elle n'avait pas tout à fait confiance, il lui semblait trop futé pour être honnête et un beau visage ne garantissait pas un esprit immaculé, mais avait conscience que si elle refusait de lui donner l'hospitalité, il avait la capacité de la prendre. Autant l'accepter sous son toit sans faire de vague, ce serait plus digne et potentiellement moins dévastateur. Siobhan tendit la main à l'étalon noir pour qu'il la flaire, tout en se présentant au cavalier:

"On m'appelle Main-Ouverte." répondit-elle, son menton pointu levé vers l'homme. "Il ne sera pas dit que j'ai laissé qui que ce soit sous une telle pluie. Je vais installer celui-ci dans la grange, j'ai un étalon et plusieurs juments en chaleur dans l'écurie, ce serait une terrible idée de mettre le votre avec."

D'autorité, elle saisit la bride de l'animal et le mena à l'intérieur du bâtiment sans prendre le temps d'attendre un assentiment ou une réponse de Ryan, chassant au passage les poules qui y avaient trouvé refuge, son chien jaune sur les talons. La chèvre, au piquet dans un coin les regarda passer en mâchonnant, indifférente. Elle tenait à bien marquer qu'il était chez elle, et qu'elle se considérait reine en ces lieux, d'autant plus au vu de ce qu'elle avait déduit de ses observations. C'était elle qui décidait où et comment les choses se passaient.
Au fond de la grange, Siobhan avait aménagé une stalle unique, qu'elle destinait le plus souvent à accueillir les animaux malades qui devaient être isolés du reste du troupeau. Elle relâcha la bride de l'étalon juste devant, laissant à son hôte le soin de s'occuper de sa monture. alors qu'elle y répandait la paille qu'elle tenait toujours sous son bras gauche. En silence, elle prit un pas de recul pour observer, l'animal, main sur les hanches et calculer une ration adaptée à son poids.

"Une race méditerranéenne pas vrai?" conclu-t-elle au terme de son examen, reportant son attention sur Ryan. "J'ai une jument qui lui ressemble comme une sœur, que mon abruti de mari a acheté pour la moitié du revenu annuel de l'élevage. Chers, mais des bons chevaux."

Encore un cadeau hors de prix qu'il lui avait fait, s'imaginant ainsi compenser une absence qu'il pensait, dans son égo surdimensionné, insurmontable pour elle. Siobhan flatta l'encolure de l'étalon, lui glissant également un petit bout de pomme séché, friandise qu'elle avait toujours dans les poches, tout en passant devant pour se pencher sur le coffre à grains. Ce faisant, elle jeta un coup d’œil à la dérobée sur son hôte. Ses vêtements collés par la pluie ne laissaient pas grande place à l'imagination: il était remarquablement fait, mature mais jeune, encore, taillé par le combat, aussi beau et puissant que sa monture. Elle se morigéna intérieurement de reluquer ainsi en douce un invité, comme une adolescente naïve et se reconcentra sur le pragmatique, tirant du coffre la poignée de grain qu'elle était venu chercher, mélange d'avoine et d'orge qu'elle jeta dans la mangeoire, complétant par une généreuse portion de foin.

La ration avait plus vocation à être un remontant pour l'animal qu'un véritable repas, Ryan lui semblait un homme attentif à sa monture qu'il avait dû nourrir au matin avant de partir. Melen, le chien jaune, s'était mit à flairer avec attention les bottes de leur invité, qu'il avait fini par identifier comme ami au vu de l'attitude de sa maîtresse. Il eu l'air troublé par son examen, comme flairant une odeur inhabituelle, mais s'éloigna en battant mollement de la queue. Elle complétait pendant ce temps son aménagement en laissant une vieille couverture sur la cloison de la stalle, à disposition de Ryan si il jugeait bon de couvrir sa bête, et étant à présent certaine que le cheval noir serait bien installé, Siobhan se décida finalement à s'occuper de son propriétaire:

"Je vous offre un coin près du feu et quelque chose de chaud?"

Le nettoyage des écuries patienterait un peu, elle le faisait quotidiennement, il n'y avait donc pas urgence. Elle même était transie par la pluie et avait fort envie d'enfiler des vêtements secs, mais aussi de tirer un peu plus de vers du nez de son mystérieux invité. On atterrissait pas dans un endroit aussi isolé par hasard, mais Siobhan gardait ses questions pour l'apaisement qu'ils trouveraient au coin du feu. Les remparts des gens tombaient plus facilement dans le confort d'une maison bien chauffée et elle était bien plus intriguée par son invité qu'elle ne voulait bien se l'admettre.

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Message  Bryan Ludhael Ven 16 Aoû - 12:00


Il y avait quelque chose de digne dans ce petit bout de femme frêle, surtout à la manière droite qu'elle se tenait à travers cette pluie fracassante. Elle n'agissait d'ailleurs pas comme une employée, mais bien comme la maîtresse des lieux, avec assurance et autorité. Bryan n'eut donc pas besoin de demander à qui il avait à faire, il sût par ses dires assurés qu'elle était la femme du dénommé Maclov. Débarquant de la selle, il laissa Main-ouverte - à ne pas douter un surnom qu'on lui avait attribué- faire connaissance avec Gaël. Sensible à cette présence féminine, les naseaux du grand cheval de guerre humèrent la robe humide, il baissa alors sa tête pour se faire caresser l'arrière des oreilles. 

~Tutt...te voilà déjà en pâmoison devant elle, veinard!~ Pensa Bryan en souriant sous sa barbe, tout en dévisageant brièvement son cheval d'un air narquois. Il fallait dire que la dame avait le tour avec les chevaux et malgré sa petitesse, elle se fit obéir sans rechigner par l'étalon qui la suivit docilement jusqu'à une écurie. Or, le fait qu'elle veuille installé l'équidé loin des ses juments pour ne pas qu'il les salisse arracha un rictus discret à Bryan. Retenant une plaisanterie paillarde, il approuva de son ton calme:


-C'est un choix prudent, même si je crains qu'il soit trop fatigué pour une telle besogne. Hein, mon vieux? Bryan caressa au passage la robe luisante de sa grande main.  Enfin, vaut mieux en effet ne pas prendre de risque, bien que cela pourrait donner des poulains vigoureux. 

Le loup noir eut un petit sourire  envers son cheval qui semblait impatient à se mettre au chaud, tout comme lui. En guise de réponse, Gaël hennit doucement et il suivit assidûment Main-Ouverte jusqu'au fond d'une grange où une stalle unique avait été installé. Comme tout bon éleveur, cette prévoyance était nécessaire, surtout si un animal se trouvait à être malade. Libérant Gaël de sa selle et de sa bride, Bryan jeta un coup d’œil  à Main-Ouverte alors qu'elle rependait la paille sur le sol, remarquant qu'au delà du calme qu'elle dégageait, ses gestes étaient vifs et efficaces. Elle avait l'habitude de travailler, juste la voir sous ce déluge, paille sous le bras, prouvait qu'elle n'était pas femme à paresser. Se faisant, la jeune femme examina en silence le cheval, ses mains sur les hanches, Bryan en profita pour observer ce jolie profil au petit nez pointu, quelques mèches de ses cheveux cendrés collaient à son front lisse, son expression était à la fois pensif et triste. C'est alors qu'elle tourna ses yeux vers lui, émouvant par la couleur de son iris, d'un gris ombrageux. Oui, Main-Ouverte avait quelque chose à la fois de fragile et de fort, sa sérénité était tel un bouclier, qui faisait plier l'échine aux chevaux les plus rebelles, aux hommes les plus féroces. En à peine quelques secondes, le regard de l'espion se prit à l'observer intensément, à sa façon bien à lui de comprendre les êtres qu'il rencontrait. Or, les propos qu'elle confia surpris ce grand homme ténébreux, un sourire énigmatique vient éclaircir son air imperturbable et grave, une lueur intriguée fit briller ses yeux d'ambre. En quelques mots, elle venait de lui révéler que son mari était allé en méditerranée et que sa relation semblait tendue entre eux. Enfin, Main-ouverte ne semblait pas l'apprécier plus que cela, car selon Bryan, une femme qui aime son époux, ne commençait pas par le traiter d'idiot devant un inconnu. 

-Effectivement, Gaël vient de la méditerranée. Qui sait? Peut-être que votre jument provient du même haras? Savez-vous où votre époux l'a acheté?

La question était évasive, Bryan ne tenait pas  à révéler qu'il avait vécu à Rome, juste au cas où qu'il se trompait de cible et qu'il avait affaire à des patriotes zélés comme lui.  Détournant son regard d'elle, il vient prendre de la paille pour frotter vigoureusement Gaël pour  lui enlever la boue sur le bas de sa robe et sur ses pattes, le frictionnant aussi pour le réchauffer.  Soudain, le cavalier nota que ses fers allaient devoir bientôt être remplacé, une constations qui  fit lever ses yeux vers son hôtesse dans le but de la questionner sur le sujet.  Il s'aperçut alors que la demoiselle le reluquait, discrètement certes, mais suffisamment pour qu'il le remarqua. Cela le fit sourire intérieurement,  mais Bryan fit comme s'il n'avait rien remarqué et il demanda tandis qu'elle vient nourrir généreusement Gaël:

- Est-ce que vous avez un maréchal ferrant sur vos terres ou c'est vous qui ferrez vos chevaux? 

Il avait failli la questionner à nouveau sur son mari, mais Bryan eut la prudence de s'en abstenir, au risque de paraître trop curieux par Maclov, ce qui éveillera les soupçons. La remerciant d'un sourire, il prit la couverture qu'elle lui tendit pour essuyer la robe humide de Gaël, sans pour autant le couvrir, car le connaissant par coeur, le cheval allait préféré se rouler dans la paille qu'être encombré d'un tissus lourd et pesant. Bryan délaissa donc la couverture sur le sol et d'un beau sourire reconnaissant, il répondit à la proposition hospitalière de Main-ouverte:

-J'aimerais bien, en effet. Si je reste ainsi, je risque d'attraper un vilain rhume et je ne voudrais pas vous encombrez de plus de tâches que nécessaires. 

Bien que dite sur un ton légèrement taquin, cette phrase n'était pas anodine, soulevant le fait qu'il avait remarqué que Main-ouverte avait beaucoup d'ouvrages à faire, même plus qu'elle le devrait. Avait-elle au moins de l'aide pour gérer ses vastes terres et son élevage? Il se promit de la questionner dès qu'il allait se vêtir de ses vêtements de rechange, jalousement abriter dans une sacoche en cuire huilée. Sans se faire prier, il suivit la jolie demoiselle jusqu'à sa demeure, jetant un coup d’œil au chien jaune qui l'avait reniflé méticuleusement tout à l'heure. L'odeur de ses vêtements sentaient un mélange de pluie, de forêt et de musc, mais aussi, plus subtile,  celle de Nuada, un loup qu'il avait recueilli deux mois auparavant.  Il lui était arrivé à maintes reprises de dormir à ses côtés, à la belle étoile, après une  longue chasse ou une traque à l'homme. À contre cœur, Bryan l'avait laissé en Gaule, mais connaissant l'odorat précis des chiens, le cabot avait sûrement pisté cette autre présence canine sur sa cape. Était-ce cela qui l'avait sécurisé? C'était un mystère, mais tant mieux s'il n'avait pas vu en lui une menace venant alerter sa maîtresse. C'est ainsi qu'il entra chez Main-ouverte, la maison typiquement celte était chaleureuse, un foyer central, encore rougeoyant, irradiait une douce chaleur. C'était toujours un bonheur de pénétrer dans une pièce bien chauffée, surtout après une si longue chevauchée sous un tel déluge. Ne voulant pas saillir le plancher, Bryan se dépêtra des bottes sales et enleva sa cape lourde d'humidité, qu'il avait essoré préalablement avant d'entrer. Naturellement, il vient l'étendre proche du foyer sur un banc, tout comme sa tunique, révélant sans aucune gêne son torse nu et massif. 


-Ah...ça fait du bien...souffla-t-il pour lui même en s'accroupissant proche des flammes,  les mains en avant, savourant la chaleur irradiante. À cause du temps nuageux, il faisait sombre dans la pièce, mais le feu dansant créait   un jeu d'ombres soulignant la parfaite musculature, parsemée de cicatrices d'anciennes batailles. Bryan ne poussa pas l'audace de se dévêtir complètement, ses braies étaient certes épaisses, mais le tissus séchait rapidement. En silence, il resta un moment à fixer les flammes, puis enfin, il abaissa ses yeux d'ambre sur son sac proche de lui. Promptement, il vient sortir une tunique brune et il s'en vêtit pour ensuite tourner son attention vers la jeune femme. 

-Merci encore de m'avoir offert votre hospitalier. Les temps sont durs de ce temps-ci, je me doute que je ne suis pas le premier à venir cogner à votre porte. Les Romains rôdent un peu partout, mais heureusement je suis Éduen, ça m'a protégé jusqu'ici. Je viens de Bibracte, mais je me dirigeais vers Moulay pour voir de la famille. Reste que ça fait loin jusqu'ici!

C'était une imposture que Bryan avait soigneusement choisi. Les Éduens étaient l'un des peuples les plus riches de la Gaule et alliés commerciaux avec les Romains. Ni ami, ni ennemi, ils étaient neutres, mais le seul fait des évoqués ouvraient la porte à une  conversation intéressante, surtout si un jour il rencontrait Maclov. Cette fausse information risquerait de le détendre et peut-être même ouvrir aux confidences. Après tout, si Maclov était mercenaire, il allait vite se sentir en confiance, car Bryan fut lui-même un mercenaire aguerrit pour les Romains,  avant de s’enrôler pour les légions auxiliaires. Le tout pour mieux espionner l'ennemi de l'intérieur, chose qui ne devait sûrement pas être le cas de l'époux de Main-ouverte. 


-Mais dites-moi, êtes-vous seule à digérer ces vastes terres? Une femme aussi jolie que vous ne devrait pas rester seule, sans personne pour vous défendre. Affirma-t-il avec sérieux. En fait, il le pensait vraiment. Bryan trouvait fort responsable de la part de Maclov d'avoir délaissé sa femme et ses terres, surtout qu'il serait si facile de lui voler son élevage, violer son épouse, piller ses biens. C'était un abruti, à n'en pas douter. 

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Bryan Ludhael

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